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Cookies tiers conservés par Google « C’est un aveu d’impuissance » analyse Didomi

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Google conserve finalement les cookies tiers dans son navigateur Chrome. Cette décision marque l’impuissance de Google dans sa stratégie selon Didomi, société de traçabilité publicitaire et de sélection de suivi dans un monde sans cookies.

Google baisse les bras, les cookies tiers restent

« Après cinq ans de volte-face et de pression réglementaire, Google baisse les bras : les cookies tiers restent. Ce n’est plus une stratégie de privacy, c’est un aveu d’impuissance » considère Thomas Adhumeau, Chief Privacy Officer chez Didomi, acteur français spécialisée dans la gestion du consentement. « Google est pris en étau entre la protection des données et le droit de la concurrence. Ils choisissent l’immobilisme, dans un marché publicitaire qu’ils dominent déjà » estime-t-il.

“La décision de l’Autorité de la concurrence contre Apple à propos de l’ATT joue un rôle clé

Le responsable de Didomi pense que la récente condamnation d’Apple en France par l’Autorité de la concurrence peut expliquer en partie la décision de Google. « Il y a un événement qui paraît totalement extérieur mais qui joue un rôle clé dans l’annonce que vient de faire Google. C’est la décision toute récente de l’Autorité de la concurrence française contre Apple à propos de l’ATT » déclare Thomas Adhumeau.


Il pense que Google s’acheminait vers une solution similaire à ATT pour la gestion des cookies tiers. Ce qui aurait déclenché une sanction identique en France. « Ce que Google voulait mettre en place avec son opt-out dans Chrome même si les contours restaient flous et à définir, aurait probablement ressemblé à ce qu’Apple fait déjà sur mobile avec “ask app not to track” » décrit-il.

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La sanction de l’Autorité de la concurrence est un signal qui compte

La décision de l’Autorité de la concurrence française marque une étape clé. « Apple vient de prendre une amende de 150 millions d’euros. Ce n’est pas une somme énorme pour eux, mais c’est le signal qui compte, d’autant qu’il y a d’autres procédures en cours ailleurs en Europe » souligne-t-il.

“Cinq ans d’allers-retours, d’investissements massifs dans Privacy Sandbox pour très peu de résultats”

Thomas Adhumeau en tire une conclusion tranchée. « Google a sans doute considéré que ce serait un terrain trop risqué, un nid à embrouilles. Et surtout, c’est un sujet qui les épuise. Ce sont cinq ans d’allers-retours, de changements de position, d’investissements massifs dans Privacy Sandbox pour finalement très peu de résultats » regarde-t-il.

Il communique un résumé de ses échanges avec les équipes de Google. « Ils en ont ras-le-bol. Pour en avoir parlé avec eux à plusieurs reprises, c’est vécu comme un traumatisme en interne » confie-t-il. « Ce qu’ils disent aujourd’hui, c’est : “on ne va rien faire”. Parce que du point de vue du droit de la concurrence, ils sont complètement bloqués. Quoi qu’ils fassent, ils risquent de se retrouver dans une mauvaise posture » poursuit le responsable.

La trop grande taille de Google écrase le marché

Le gigantisme de Google impacte le marché. « Il faut imaginer un géant dans une maison qui, dès qu’il fait un mouvement finit par casser quelque chose compte tenu de sa taille disproportionnée » présente Thomas Adhumeau. Au final, Didomi déclare que le revirement de Google illustre la complexité de concilier l’efficacité publicitaire et le respect de la vie privée.

Google vient d’annoncer, le 22 avril 2025, qu’il maintient l’usage des cookies tiers, ces traceurs publicitaires

Didomi pointe que depuis 2020, Google s’est engagé à supprimer les « cookies tiers » de son navigateur Chrome. La raison évoquée était de mieux protéger la vie privée des internautes. Après plusieurs reports de sa Privacy Sandbox, présentée comme moins intrusive, Google vient d’annoncer, le 22 avril 2025, qu’il maintient l’usage des cookies tiers, ces traceurs publicitaires, tout en permettant aux utilisateurs de les désactiver manuellement.

Selon Didomi, Google a voulu aller dans le sens de l’histoire, c’est-à-dire supprimer les cookies tiers, comme l’ont fait Firefox ou Safari, dans une logique de protection de la vie privée et peut-être aussi – c’est même très probable parce qu’ils y voyaient une opportunité business, en prenant des parts de marché aux autres acteurs de l’adtech. Mais ils en reviennent toujours à la même problématique : comment concilier les enjeux de concurrence avec ceux de la protection des données personnelles ? Affaire à suivre.

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