Aldrick Zappellini, Chief Data & AI Officer du groupe Crédit Agricole, défend une approche pragmatique de l’intelligence artificielle au service de l’humain, où la donnée renforce les métiers sans les dénaturer. L’ambition est de faire de l’IA un levier d’utilité, pas une fin en soi, entre performance opérationnelle et accompagnement du client. Aldrick Zappelini interviendra lors du débat « Les nouveaux curseurs de l’hybridation digital / humain » de l’événement IN BANQUE 2025 le 19 juin à Paris.
Webinaire 3 juillet : Intégrer le Digital Product Passport
Le passeport numérique des produits (DPP) se déploie en Europe. Il trace les produits afin de les fabriquer de manière responsable et va transformer vos projets Data. Rendez-vous pour tout comprendre le 3 juillet avec Informatica en 30 min chrono
Je m’inscris au webinaireQuestion : pouvez-vous nous présenter le groupe en quelques mots, et plus précisément votre périmètre en Data et IA ?
Aldrick Zappellini : le Crédit Agricole est un groupe à l’identité coopérative et mutualiste avec ses 39 Caisses régionales et ses 12,1 millions de sociétaires. Avec 54 millions de clients et 157 000 collaborateurs, il est le 1er financeur de l’économie française et la 9ème banque mondiale. En tant que banque universelle, le groupe exerce dans tous les métiers de la banque et de l’assurance mais aussi – et c’est moins connu, dans des secteurs comme l’énergie ou encore la santé au sein des territoires.
“Mes missions comprennent l’orientation stratégique, la gouvernance, les règles communes aux entités du groupe aussi bien pour les métiers que nos équipes IT”
Enfin, je dirige également un Data Lab Groupe réalisant la veille, la R&D et le développement de solutions innovantes et industrielles, ainsi qu’une AI Factory Group qui accompagne les entités qui le souhaitent dans leur montée en compétences pour développer les solutions et usages de l’IA. Elles s’appuient alors sur les actifs développés par le Data Lab Groupe et sa méthode certifiée et labellisée RSE.
Question : dans quels cas concrets le Crédit Agricole choisit-il de privilégier l’humain ou le digital ?
Aldrick Zappellini : je ne poserais pas exactement la question en ces termes. Aujourd’hui, la majorité des clients débutent leur parcours via le digital qui doit offrir une expérience fluide et de qualité. Cependant, beaucoup souhaitent, à un moment, échanger avec un humain. Par exemple, pour un crédit immobilier, moment rare, important et parfois anxiogène pour le client, l’IA permet d’une part d’améliorer l’expérience digitale en guidant la collecte des justificatifs nécessaires et en les vérifiant, et d’autre part l’IA permet de libérer du temps afin que le conseiller soit plus présent quand c’est essentiel pour le client, pour lui expliquer comment bien s’assurer ou encore la suite du processus jusqu’à la signature de la vente chez le notaire.
“Grâce à l’IA, nous pouvons anticiper une fragilité financière six à neuf mois à l’avance”
Question : comment l’IA transforme-t-elle l’activité des conseillers bancaires ? Comment sont-ils formés à ces outils ?
Aldrick Zappellini : tout d’abord, il est essentiel d’acculturer et de former tous les collaborateurs à l’IA, sur son potentiel, les convictions de l’entreprise quant à son utilisation mais aussi ses risques et ses limites. Un programme « IA pour tous » a été lancé à cet effet.
“Il est essentiel que l’IA soit intégrée aux outils quotidiens pour une utilisation simple et intuitive”
Question : les collaborateurs ont-ils besoin d’être rassurés au sujet de cette nouvelle technologie ?
Aldrick Zappellini : oui, bien sûr. Si certains collaborateurs redoutent un remplacement par l’IA, d’autres craignent que nous ne l’adoptions pas assez vite et que des concurrents plus rapides nous remplacent. Il y a donc un équilibre à trouver, c’est ce que nous appelons l’adoption maîtrisée et responsable.
“Nous voulons que les collaborateurs soient plus disponibles pour les clients. Des tâches peuvent être déléguées à l’IA”
Question : quels indicateurs utilisez-vous pour mesurer l’efficacité de cette hybridation ?
Aldrick Zappellini : avant chaque projet, nous définissons des critères objectifs et mesurables de gains. S’il s’agit de gains de productivité, nous précisons comment ils seront réinvestis, afin de mener une conduite du changement claire et transparente. Par exemple, dans l’assurance, un parcours digitalisé de dépôt de justificatifs – qui n’existait pas auparavant – allège la charge du conseiller et du back-office grâce au contrôle réalisé par l’IA. Il s’agit alors de mesurer le temps libéré et de faire en sorte de le réinvestir pour approfondir la relation avec le client au travers d’un bilan assurance ou encore de faire face au nombre croissant de sinistres notamment lié aux aléas climatiques.
Aldrick Zappelini interviendra lors du débat « Les nouveaux curseurs de l’hybridation digital / humain » de l’événement IN BANQUE 2025 le 19 juin à Paris.
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