Startup : les bonnes pratiques pour constituer le binôme entrepreneur-développeur

Sophie Pastol, DG et fondatrice de Rootze

Etre sur la même longueur d’onde entre l’entrepreneur et le développeur est clé dans la réussite d’une startup. C’est ce que retient Sophie Pastol, DG et fondatrice de Rootze – un site de tourisme innovant  -. A 25 ans elle n’en est pas à sa première expérience entrepreneuriale et a appris de ses échecs.

Les développeurs ne manquent pas


« Ce qui a fait échouer mes projets précédents est le choix d’un développeur informatique » analyse-t-elle. Ceci bien que les développeurs ne manquent pas, reconnaît-elle. Mais s’il est facile de trouver un développeur, il est compliqué de trouver le bon. Sophie Pastol l’a appris à ses dépens.


Le développeur prend des parts dans la société

Le plus important est que le développeur partage la vision de l’entrepreneur, retient-elle aujourd’hui. Tout d’abord, qu’est-ce qui intéresse le développeur : un projet de quelques mois ou une réelle expérience entrepreneuriale ? « Dans mes projets précédents, j’ai perdu du temps avec des développeurs qui cherchaient surtout à appliquer un cahier des charges » résume-t-elle. Pour sa nouvelle société Rootze, Sophie Pastol a eu la chance de rencontrer un développeur qui avait envie de s’investir sur la durée et de prendre des parts dans la structure.

Autre point, un bon développeur doit être inventif. « Grâce à ses idées, il doit faire évoluer le projet » illustre la DG.  Mais ce n’est pas suffisant. Il faut aussi un développeur avec lequel partager le même rythme et le même engagement au quotidien. « Sa réactivité est essentielle. S’il ne travaille pas le weekend, les problèmes du vendredi sont résolus le mardi ou le mercredi suivants, c’est trop long et décourageant » illustre Sophie Pastol. C’est ce qui la démotivée dans ses projets précédents.

La transparence est indispensable

Enfin, elle réalise à quel point la transparence et la sincérité sont des qualités importantes et rares. « Un développeur qui, pour cacher qu’il ne sait pas faire, utilise des outils et des frameworks Open Source, comme Cordova, cela peut-être catastrophique pour le projet. Ce sont des applications prémâchées qui ne permettent pas de mettre en application ses idées », explique-t-elle. C’est ce qui lui est arrivé précédemment. Quand elle s’en est aperçue, il était trop tard, et elle avait perdu trop de temps.

La confiance est un atout essentiel

Tout cela lui permet aujourd’hui d’apprécier les qualités de Thibault Langlois qui est  à la fois développeur et associé de Rootze. «  Quand Thibault ne sait pas, il le dit. J’ai confiance en lui, il trouve toujours une solution » se réjouit-elle. Ils se sont rencontrés à l’occasion d’une soirée networking, en décembre 2017.

Sophie Pastol et Thibault Langlois ont ensuite travaillé sur le projet Rootze pendant 6 mois et le site était en ligne fin avril 2018. Si c’était à refaire, Sophie lancerait l’activité plus rapidement. « Pour avoir des retours d’utilisateurs et ajuster le projet »  précise-t-elle. « Entre décembre 2017 et avril 2018, nous avons travaillé sans vraiment savoir si ce service allait plaire et si nous n’étions pas en train de nous épuiser pour rien  » explique-t-elle.

Rémunération au clic par les partenaires de transport

Sur ce point, elle précise que le business modèle a tout de suite été évident avec Rootze alors qu’elle avait mis beaucoup de temps dans ses projets précédents.  « Le service est gratuit pour les utilisateurs et nous sommes rémunérés au coût par clic par nos partenaires : Skyscanner, SNCF, Eurolines, Blablacar,…. » dit-elle.

Rootze combine plusieurs modes de transport pour serrer les budgets

Rootze est un service en ligne qui propose des destinations en fonction du budget transport de ses clients. Il cible les 18-25 ans qui veulent partir en groupe pour un court séjour. La nouveauté de Rootze est de combiner les différents modes de transport entre l’aller et le retour afin de ne pas dépasser le budget. « Rootze vous évite d’avoir 10 onglets ouverts sur votre ordinateur » résume Sophie Pastol.

L’idée lui est venue à la suite d’un voyage raté. « Nous devions partir avec mes amis pour le 31 décembre mais c’était très compliqué de trouver une destination qui plaise à tous en fonction des différents modes de transport, tout en restant dans le budget » se souvient-elle. Au bout du compte, ils ne sont pas partis. La déception était trop forte, le projet est né. Aujourd’hui, Sophie Pastol rêve que Rootze devienne une référence dans le domaine du tourisme auprès des 18-30 ans qui ont un budget limité.

La réalité loin de la fiction 

Quand Sophie Pastol repense à l’image qu’elle avait de l’entreprenariat avant de commencer, elle constate que la réalité est loin de l’image idyllique donnée par les media en général.  « Les journaux ne disent pas assez à quel point il faut travailler pour réussir. Ils donnent une représentation idéalisée de l’entrepreneur sous forme d’histoires plus belles les unes que les autres alors que ce n’est pas facile » conclut-elle.

Sandrine Baslé

Sandrine Baslé est spécialiste de la relation client, du marketing et de la vente de services. Ancienne d’Ipsos et de l’Institut CSA, elle a conduit de nombreuses missions de conseil dans le cadre de changement de culture d’entreprises. Elle a été avocate puis correspondante à Londres du journal Service News. Elle est également enseignante en marketing, études de marché et communication à l’IIM (Institut d’Internet et du Multimedia) et à TBS (Toulouse Business School) et directrice associée de Qualiview conseil.

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