Prix des données : les établissements publics doivent revoir leurs modèles économiques


Certains établissements publics font payer une partie de leurs données. Ce modèle bride l’innovation pense Romain Lacombe d’Etalab, la structure qui gère l’Open Data en France. Ces établissements devraient revoir leur modèle économique. 

A l’heure de l’Open Data, et de la politique volontaire de l’état en matière de libération des données, certains établissements publics tels que Météo France ou l’IGN devraient être amenés à modifier leur modèle économique afin de ne pas brider l’innovation et de permettre le croisement des données. C’est ce qu’a évoqué Romain Lacombe en charge de l’innovation chez Etalab, lors d’une table ronde le 19 mars durant un événement organisé par CIOnet.

Installer ses propres stations météo


« Par exemple, une partie des données de Météo France est payante, ce modèle économique qui s’est développé va à l’encontre de l’innovation, il amène à développer des solutions concurrentes » déplore-t-il. Et de citer l’exemple d’une petite société de la région de Montpellier qui délivre des prévisions météo hyper ciblées pour trouver la date optimale des vendanges. Il a été finalement moins coûteux pour cette entreprise d’installer ses propres stations météo dans les vignobles plutôt que s’abonner aux services de Météo France.

Alors que dans le même temps, la société Weather Company Climate Corporation s’est créée aux Etats Unis avec des anciens de Google afin d’exploiter les données de la météo américaine et fournir des prévisions très ciblées pour l’agriculture. « Résultat, cette société a été rachetée en octobre dernier par Monsanto, pour 930 millions de dollars » pointe Romain Lacombe.

Des fonds de carte gratuits

Même souci avec les fonds de carte de l’IGN (Institut Géographique national) face à l’offre concurrente collaborative et gratuite de cartes par OpenStreet Map. « D’un côté, on a des cartes remises à jour tous les cinq ans, de l’autre une remise à jour toutes les minutes » remarque Romain Lacombre. « Quand c’est payant, cela incite à aller chercher ailleurs des données. Les établissements publics vont être amenés à revoir leur modèle économique » dit-il,  tout en reconnaissant la difficulté de la tâche.

On aboutit d’ailleurs à des situations absurdes. Par exemple, le conseil général de Moselle, représenté à la table ronde par son DOSI, Anthony Hié, met gratuitement à disposition des informations, des informations notamment achetées à l’Insee. Romain Lacombe reconnaît que la situation n’est pas forcément simple en particulier en ce qui concerne l’Insee qui doit assurer une part de ses revenus de manière indépendante de l’état.

La qualité des données

Anthony Hié, DOSI du Conseil Général de Moselle, insistera en conclusion sur la qualité des données face aux données gratuites d’OpenStreet Map. « Nous mettons gratuitement à disposition des cartes pour découvrir notre région. Les données sont préparées par les géomaticiens du Conseil Général. C’est de la donnée de qualité. »

Photo, de gauche à droite, Anthony Hié, DOSI du Conseil général de la Moselle, Laurent Rousset, DOSI de Celio, Romain Lacombe d’Etalab et  Fabrice Benaut, DSI & CIL de GFK.  

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