Maison connectée : une concurrence mollassonne chez les assureurs

Face à une alarme, 1 cambrioleur sur 2 quitte les lieux

Le marché de la maison connectée est comme la belle au bois dormant, il semble encore assoupi. Malgré ses bénéfices pour les assureurs, ces derniers se concurrencent peu. Et pourtant, ils ont tout à y gagner grâce aux économies générées. « Face à une alarme de détection d’intrusion, 1 cambrioleur sur 2 abandonne et quitte les lieux, et ceux qui persistent restent moins de temps et volent donc moins » note un expert du domaine.

Suppression de la franchise

C’est donc tout bénéfice pour un assureur qui aura moins à rembourser à ses clients. Pourtant, les contrats d’assurance valorisent peu l’usage d’objets connectés pour la détection d’intrusion. Pas d’incitation financière aux clients à souscrire ce type de contrats. « En général, les assureurs suppriment juste la franchise en cas de vol » indique ce même expert.


Le leader est EPS, une filiale de Crédit Mutuel

A ce jour, le marché apparaît solidement détenu par quelques acteurs. Le leader est EPS, une filiale de Crédit Mutuel. Il détient plus de 400 000 contrats. Il est suivi par Verisure, filiale de Securitas, qui se situe au dessus de 200 000 clients, puis on trouve IMA (Inter-mutuelle Assistance) qui annonce 80 000 contrats. Ce dernier intervient pour les particuliers clients de mutuelles telles que la MAIF ou la MACIF.

La France compte à peine un taux d’environ 6% d’habitations couvertes par une protection connectée selon les professionnels. Les chiffres peuvent différer selon que l’on intègre ou pas le suivi des ascenseurs. Le chiffre est faible et attire peu l’attention des assureurs analyse un professionnel du secteur.

Les gains de Crédit Mutuel en question

L’absence de vive compétition actuellement sur le marché laisse imaginer d’importants gains réalisés par le Crédit Mutuel par certains concurrents qui par ailleurs s’en félicitent car cette absence de concurrence sur les prix leur laisse le temps de développer leur propre offre et base de clientèle.

Un détecteur de fuite d’eau a permis de grosses économies à un assureur qui n’est même pas au courant

Les circuits de commercialisation de ces contrats semblent encore peu matures. Comme l’illustre Patrice Rismondo, de Bouygues Construction, et membre du conseil d’administration de Smart Buildings Alliance for Smart Cities : « une fuite a été détectée dans un bâtiment en construction grâce à nos détecteurs de fuite d’eau et cela a évité de lourds coûts pour l’assureur » mais il se désole car l’assureur n’est même pas au courant car le promoteur était de toute façon couvert par son assureur, et la connaissance de l’incident n’a été connue qu’entre Bouygues et le promoteur.

Pour l’heure, le travail est à créer un écosystème. Un assisteur comme IMA est en cours de négociation avec Legrand sur les objets connectés. Le chiffre d’affaires de Legrand atteint 550 millions d’euros sur l’IoT.  « Nous avons triplé notre chiffre d’affaires en objets connectés entre 2015 et 2018 » indique ainsi Emmanuel Ballandras, directeur du développement des partenariats et relations extérieures de Legrand, signe de la montée en puissance de l’habitat connecté. Reste à concrétiser cette évolution technologique dans les primes d’assurance.

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