L’intelligence artificielle éveille l’imaginaire des Français, 4 attitudes apparaissent


L’intelligence artificielle éveille l’imaginaire du grand public. Quatre attitudes apparaissent.

Des attentes différentes

On trouve ainsi les Français « pratiques » qui souhaitent alléger leurs tâches quotidiennes, les « technophiles » rêvant d’un « être augmenté », les « réfractaires » plutôt d’extrême gauche et les « économes », soucieux d’optimiser leurs ressources. Particularité, on observe que l’amélioration de la santé arrive en tête des préoccupations de tous. C’est ce que montre l’étude « L’Observatoire du rapport des Français aux intelligences artificielles » réalisée par l’ObSoCo et publiée le 6 juin.


La population française se divise ainsi en 4 groupes qui valorisent chacun des avantages et pointent des inconvénients différents du recours aux intelligences artificielles (I.A.) avant de leur déléguer tels ou tels services, tâches ou missions.

Dans le détail, le premier groupe réunit 29% des Français adeptes de la praticité. Ils valorisent ce qui permet d’alléger leurs tâches quotidiennes. Ils craignent cependant une dépendance à l’égard des technologies. Leur profil : ils sont plus jeunes que les autres groupes, ont souvent la sensation de manquer de temps, et ce sont plutôt des femmes.

Un être humain augmenté

Deuxième groupe, 28% des Français veulent se servir de l’intelligence artificielle pour augmenter leurs capacités, physiques ou mentales, et éliminer les emplois pénibles. Ils redoutent toutefois le piratage et les conséquences de pannes ou de bugs. Ils sont qualifiés de « technophiles » par l’étude. Leur profil : ils sont fortement équipés en technologies numériques, ils ont une expérience importante des usages émergents des I.A., ce sont plutôt des hommes. Ils sont davantage positionnés au centre de l’échiquier politique.

Les réfractaires ne perçoivent ni bien ni mal dans l’intelligence artificielle

Troisième groupe, 24% des Français sont des réfractaires. Se tenant à distance de la révolution numérique, ils ne perçoivent ni avantages ni risques liés à l’usage de l’I.A.. Leur profil : ils sont plus âgés, moins diplômés, faiblement équipés en technologie numérique et davantage positionnés à l’extrême gauche.

Enfin, le quatrième groupe réunit 19% des Français. Ce sont des économes. Ils préfèrent ce qui leur permet de réaliser des économies et d’optimiser leurs ressources. Ils redoutent une violation de leur vie privée. Ils sont davantage préoccupés par les questions environnementales et écologiques, plus diplômés et disposant de revenus plus élevés.

Protéger l’humanité

Plus globalement, les Français souhaitent en priorité un usage des intelligences artificielles au service du bien public. Il s’agit de la prévention des risques – risques naturels ou menaces sur les personnes – et de la facilitation du quotidien dans les tâches domestiques et dans les services à la personne.  La santé grimpe en tête des préoccupations.

Etre protégés contre les risques naturels et contre les menaces aux personnes

Les Français attendent d’abord des intelligences artificielles qu’elles aident à prévenir les risques naturels (74%), à prévenir les menaces sur les personnes (67%) et qu’elles délivrent des services à la personne (64%). Le premier domaine où les intelligences artificielles doivent intervenir est le secteur de la santé (59%), suivi des transports (56%) et des services administratifs tels que les impôts, la gestion du chômage, etc. (46%). En queue de peloton, on trouve la Police (37%), la banque et l’assurance (30%) et la justice (27%).

Les intelligences artificielles doivent également s’occuper en priorité des tâches pénibles. Cela concerne d’abord les tâches domestiques (nettoyage, rangement, …) à 75%. En seconde position, on trouve les métiers industriels (travail en usine, maintenance des équipements, …) à 64%.

Améliorer la santé 

Puis viennent pêle-mêle l’accompagnement des personnes fragilisées (59%), l’analyse des données médicales, l’aide au diagnostic et aux choix thérapeutiques (51%), l’aide au recrutement et à la gestion des RH (30%), le conseil en produits d’épargne et de placements financiers (25%) et – curieusement – la garde d’enfants (14%).

L’intelligence artificielle incapable de prendre une décision de justice

En matière d’imaginaire, l’intelligence artificielle apparaît  capable d’autonomie mais dépourvue de qualités humaines comme celles d’exprimer des émotions ou de prendre des décisions de justice. Si les Français ne croient pas aux scénarios les plus optimistes d’une I.A. salvatrice, ni à ceux les plus pessimistes d’une I.A. destructrice, ils oscillent entre pragmatisme (l’I.A. deviendra un outil comme les autres) et résignation (l’I.A. ne sera pas mise au service des droits et des libertés), tout en voyant sa séduction (l’I.A. va augmenter les capacités humaines) avec un sentiment d’inquiétude (automatisation de certaines aptitudes humaines).

Les Français pensent que dans un futur proche les I.A. seront capables de prendre des décisions de manière autonome (61%), mais ils ne les voient pas prendre des décisions de justice. Ils ne sont que 21% à penser que les I.A. y parviendront.

Un outil qui va se banaliser 

Comme scénarios qu’ils jugent probables, les Français estiment que l’I.A. sera bientôt un outil comme les autres, qu’elle va augmenter les capacités humaines et que l’I.A. va automatiser des pans entiers des aptitudes humaines. En revanche, les Français jugent peu probable que l’I.A. soit mise au service de la promotion des droits et des libertés fondamentaux, et de la soutenabilité écologique.

Les assistants vocaux, la reconnaissance faciale et les voitures autonomes connus de 1 Français sur 2

Côté connaissance concrète de l’intelligence artificielle, des domaines d’application sont bien identifiés par le grand public. On trouve ainsi par ordre décroissant, les assistants vocaux personnels tels qu’on les trouve sur son smartphone (52%), la reconnaissance faciale et le véhicule autonome (46%), les enceintes à commande vocales de type Google Home ou Echo d’Amazon (40%). Etonnamment, les chatbots – que l’on a de plus en plus de chances de croiser dans notre vie de tous les jours – ne sont connus qu’à 12%.

L’étude montre également que plus on est jeune (18-24 ans) et diplômé (Bac +5) et plus on connaît les intelligences artificielles et on en a une forte expérience. Les chiffres montent jusqu’à 70%. Chez les personnes les plus âgées (65-70 ans) et les moins diplômées (sans diplôme), les chiffres tombent alors autour de 30%.

4000 Français interrogés

« L’Observatoire du rapport des Français aux intelligences artificielles » vise à analyser les imaginaires des consommateurs français en matière d’I.A., décrire les expériences à l’œuvre chez les usagers des I.A., tester leur degré d’acceptabilité et leur disposition à recourir aux I.A. en faisant émerger une cartographie et une typologie d’attitudes des usagers-consommateurs sur la question des I.A. dans l’univers de la consommation.

Cette étude s’appuie sur une enquête réalisée en ligne par l’ObSoCo sur le panel de Respondi du 7 mars au 19 mars 2018. L’étude a été conduite sur la base d’un échantillon de 4000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 à 70 ans. Afin de garantir la représentativité de l’échantillon, des quotas ont été établis sur la population globale interrogée selon les critères suivants : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région de résidence et taille de l’agglomération de résidence.

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