Les technologies du numérique : les codes 2D


Le Code 2D est un code barre à deux dimensions. Sous la forme d’un carré, il réunit un ensemble de pixels constituant un pictogramme lisible grâce à une application sur smartphone.  Ce code 2D encode alors une information ou une action telle que l’ouverture d’une page Web ou l’envoi d’un SMS. 

Le lien entre le monde réel et le virtuel


A l’heure du « cross canal », créer du lien entre le monde physique et le monde virtuel est au cœur des préoccupations des entreprises.  Les enseignes travaillent donc à enrichir le réel par le digital, afin de prolonger l’expérience de la marque dans et en dehors du magasin.

A l’intersection des deux mondes, les terminaux mobiles apportent une partie de la réponse. Il ne reste plus qu’à choisir le panneau signalisateur, le «tag» ou étiquette. Nous nous concentrerons sur les codes 2D et nous laisserons de côté les tags électroniques tels que le RFID ou le NFC.

Le code barre, ancêtre du code 2D

Le Code 2D est un marqueur visuel dans la lignée du traditionnel code-barres (défini selon le standard EAN13). Le code 2D a été développé au début des années 90 par les industriels pour piloter des flux physiques en usine. Il s’est démocratisé avec le boum des téléphones portables. Les mobiles grâce à leur appareil photo numérique intégré et un applicatif ad hoc décodent et interprètent la chaîne de caractères encapsulée dans un code 2D.

Cette chaîne alphanumérique peut avoir une signification propre, tel que le nom d’une personne, ou présenter un contenu associé à une action. Il s’agit alors soit d’une adresse d’un site Web à visiter, un numéro de téléphone à composer, le réseau Wi-Fi auquel se connecter, un SMS à envoyer, un événement à ajouter au calendrier, etc. Les possibilités sont nombreuses. L’application embarquée du téléphone décode le message et en déduit la nature de l’action. L’usage le plus répandu est l’encodage d’une URL menant vers un site mobile.

Un message riche et dynamique

Ainsi, il devient possible de développer un message riche et dynamique depuis ce support physique limité en taille et installable n’importe où. Les Industriels, les commerçants et les annonceurs ont tous mis à profit ce nouveau lien. Le code 2D a alors envahi notre quotidien : packaging produit, prospectus, publicité sur les bus ou dans le métro, avis d’imposition, ticket de train, boîte de médicament…

Ne nous trompons pas : si les expériences se multiplient, leur valeur ne tient pas au support, mais au contenu qu’elles mettent en avant. Il s’agit bien de prolonger par le numérique l’expérience du consommateur. Si cette promesse d’un contenu riche et pertinent n’est pas tenue, l’opération perd de son intérêt et pourrait même s’avérer contre-productive.

L’attention doit donc être portée en premier lieu sur la nature du message et sur sa forme. N’oublions pas que la consultation se fait depuis un smartphone avec les contraintes de taille d’écran et de vitesse du réseau que cela implique.

Des formats ouverts et des formats propriétaires

Enfin, il est à noter qu’il existe diverses façons de générer un code 2D. Le format le plus répandu est le Quick Response Code (QR Codes). Il a l’avantage d’être libre de droits. Le Flashcode, souvent utilisé à tort en France comme un synonyme de code 2D, est un format propriétaire sous licence.

Par ailleurs, la mise en œuvre de codes 2D impose de respecter certaines bonnes pratiques. La densité de pixels composant les marqueurs sera proportionnelle au nombre de caractères encodés. Plus le message sera long, plus le code sera dense. Il faudra donc veiller à ce que la taille de l’impression permette une bonne lecture par les téléphones portables du marché.

Pour quels usages dans le commerce ?

L’usage de codes 2D dans le commerce s’est essentiellement porté sur la mise en situation de produits. Une illustration multimédia réussie sert le discours commercial en magasin et apporte un confort d’utilisation après l’achat. En effet, le pliage d’une poussette gagnera à être illustré en vidéo, et la présentation de la chaîne de fabrication d’un jouet rassurera les parents.

Le lancement de nouvelles gammes ou d’événements particuliers est également l’occasion de passer un message de modernité, de présenter une marque ou d’organiser sondages et jeux concours. Les industriels et les commerçants travaillent le plus souvent conjointement à la mise en œuvre de ces animations numériques temporaires. Les premiers fournissent les contenus et les animations, les seconds audiences et supports.

Un support « intime » pour de meilleurs résultats

Si toute surface imprimée ou projetée peut accueillir un code 2D, les supports dits «intimes» donnent les meilleurs résultats. La distribution a essentiellement fait usage de prospectus, de courriers, de presse, éventuellement de packaging produits ou de spots télévisés. Ces supports permettent une consultation discrète, à domicile ou dans un endroit calme et bien couvert par un réseau mobile.

Les contenus associés ont généralement pour objectif d’amener un service ou un confort d’usage au consommateur. Les affichages, les écrans et les stop-rayons en magasin, sont retenus le plus souvent pour assister à la vente, leurs contenus étant consultés sur place.

Différents supports de codes pour différentes cibles

Enfin, les supports extérieurs, dans les espaces publics ou sur les lieux de passage présentent des résultats généralement moins probants. Ils sont toutefois retenus par certaines enseignes ciblant un public jeune et connecté, à l’écoute de leurs marques.

En Juin 2013, au niveau mondial, le taux de connaissance des codes 2D par le grand public s’élevait à 89% et leur taux d’utilisation à 53%. En France spécifiquement, le taux d’utilisation ne dépasse pas 21% (Pour en savoir plus, QR code, quelques chiffres en Europe)

Un intérêt qui marque le pas

Le code 2D a connu un développement exponentiel en 2011 et durant la première moitié de 2012. Depuis, l’intérêt pour cette technologie semble marquer le pas. Trois raisons expliquent ce ralentissement : l’absence de formation des consommateurs, le modus operandi et la qualité des contenus.

Tout d’abord, le travail d’évangélisation auprès des consommateurs n’a pas été mené jusqu’à maturité. Les acteurs économiques ont expérimenté la solution à plusieurs reprises, mais ils n’ont pas réalisé les investissements nécessaires à l’ancrage de la technologie dans les habitudes de tous.

En conséquence, les consommateurs admettent connaître les codes 2D, mais beaucoup ne savent pas les utiliser. Les spécialistes du domaine conseillent d’ailleurs encore d’accompagner systématiquement une campagne code 2D de quelques explications et de suggérer des applications de lecture de code à ceux qui n’en ont pas. Il est également nécessaire d’écrire à côté du code 2D ce qu’il va se passer si on le scanne: gain d’une promotion, accès à un site Web, etc.

Un fonctionnement qui n’est pas des plus simples

Une fois assimilé, le maniement peut en lui-même constituer un frein. Après avoir trouvé son téléphone et ouvert l’application adéquate, l’utilisateur devra cadrer un stop-rayon placé haut sur une gondole en magasin ou se courber pour atteindre le coin d’une affiche sous son arrêt de bus. Puis, si le réseau le permet, il atteindra enfin un contenu. Quelle volonté !

Tous ces efforts méritent une récompense. Malheureusement, les contenus sont souvent négligés. Les annonceurs semblent penser que le code est un gage de modernité et que l’aspect ludique du dispositif crée une expérience en soi. C’est insuffisant et l’effet de gadgétisation marketing n’est pas loin. Il faut une finalité : note d’humour, invitation à participer à un jeu concours ou bon de réduction, le client doit être récompensé.

Malgré tout, le procédé est peu coûteux et peut dans certaines conditions être un relais intéressant d’un plan de communication multi canal. Tous les grands commerçants s’y sont essayés et continuent de faire apparaître des codes 2D dans leurs prospectus ou leurs rayons.

Cantonné à certains usages dans l’avenir

La concurrence sera rude dans les années à venir pour les codes 2D. Réalité augmentée, reconnaissance d’images, de visages, de textes ou de sons, NFC et RFID, sont autant de nouvelles façons d’accéder immédiatement à l’information.

Le lien entre le physique et le virtuel sera fluide et transparent. Le code 2D est la seule technologie faisant le lien entre le monde physique et le monde digital via le mobile combinant trois atouts majeurs : c’est un standard international, c’est une norme ouverte, et c’est un symbole visuel reconnu par le grand public.

L’universalité et la gratuité du code 2D devraient lui permettre de cohabiter quelque temps avec ces nouvelles technologies, mais à terme il est probable qu’il soit cantonné à certains usages et certains supports très spécifiques. Les adeptes du «Point and Know» garderont par nostalgie une application au fond de leur téléphone.

Pour en savoir plus

[1] Qr codes, quelques chiffres en Europe

Photo : Primus Inter Pares, Creative Commons

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