Les pratiques de recrutement génèrent une tension artificielle dans l’informatique


A l’heure de la transformation numérique, les informaticiens sont ardemment recherchés par les entreprises. La tension sur le marché du recrutement est cependant pour partie artificielle à cause des pratiques du secteur, avertit l’Apec, l’organisme paritaire en charge de l’emploi des cadres.

1 offre sur 4 dans l’informatique

Les chiffres officiels font croire à une très forte demande de professionnels dans le secteur. 173 000 offres d’emploi ont été  publiées en 2014, soit 25 % de l’ensemble des offres confiées à l’Apec. Mais l’Apec statue qu’il ne s’agit pas forcément d’offres auxquelles correspondent un poste à pourvoir à l’instant de leur publication. La situation est pour partie artificielle, pointe l’organisme.


En effet, les offres sont principalement issues des ESN (entreprises de services du numérique). Elles diffusent généralement des offres d’emploi en continu pour se constituer des viviers de candidats par anticipation de futurs appels d’offres de la part des entreprises.

Outre cette création d’un vivier, les ESN vont être plusieurs à publier des offres d’emploi pour un même besoin lors de la parution de l’appel d’offres d’une entreprise. La démultiplication des offres peut donner l’impression d’une pénurie de candidats alors même que ces offres ne vont pas toutes donner lieu à un poste pourvu. .

29 réponses sur 1 offre d’emploi

Résultat de toute cette agitation, les chiffres montrent un secteur informatique où il est en apparence plus difficile de recruter. Il y avait seulement 29 réponses pour 1 offre d’emploi en informatique en 2014 contre 44 réponses en moyenne si l’on considère toutes les fonctions et les secteurs (marketing, commercial, BTP, RH, associatif, etc) selon les données collectées par l’Apec et publiées à la mi décembre 2015.

Les chiffres se reproduisent sur le premier trimestre 2015. Il y a eu 32 réponses par offre d’emploi publiée dans l’informatique contre 42 sur l’ensemble des fonctions, toujours selon l’Apec.

Au passage, on note que cette analyse de l’Apec sur l’aspect « artificiel » du marché de l’emploi dans l’informatique n’est pas reproduite dans une autre étude publiée mi novembre par l’Apec en collaboration avec le Syntec Numérique, le syndicat professionnel des employeurs du secteur de l’informatique.  Cette étude de novembre donne une vision plus idéalisée de l’emploi dans le secteur.

Le recrutement est difficile

Au bout du compte, 7 recruteurs sur dix considèrent les recrutements comme difficiles dans l’informatique. La situation est toutefois à peine plus simple tous secteurs confondus. Six recruteurs sur dix trouvent les recrutements difficile selon les chiffres de l’étude publiée mi décembre par l’Apec, à partir de données 2014.

Par ailleurs, il faut souligner que l’informatique n’est pas le domaine qui recrute le plus. Il y a eu plus d’offres d’emploi publiées sur un an – de novembre 2014 à novembre 2015 – pour le commercial et le marketing (207 000) que pour l’informatique (188 000).

Le commercial et le marketing représentent 27% des offres contre 25% à l’informatique. Une part toutefois supplémentaire de postes proposés est à intégrer à l’informatique car certaines offres concernent les études, la recherche et le développement. Elles ciblent en fait des informaticiens. Les études, la recherche et le développement représentent sur un an 104 000 postes ouverts, soit 14% des offres d’emploi.

Meilleur salaire aux débutants

Au final, les jeunes diplômés de l’informatique en 2014 – niveau master 2 et au-delà – s’en sortent toutefois mieux que les diplômés des autres disciplines. Leur salaire médian est plus élevé. Ils sont rémunérés 31 200 € annuel contre 25 700 € pour l’ensemble des disciplines.

Une réaction sur “Les pratiques de recrutement génèrent une tension artificielle dans l’informatique” :

  1. Sécurité informatique

    Actuellement, nombreux sont les nouveaux bacheliers qui courent vers des études ou des formations spécialisées dans le domaine de l’informatique. A mon avis, la filière de la sécurité informatique devrait être celle qui détient le maximum de candidature. Il en est de même pour les recrutements. Les agents de la cybersécurité devrait vraiment être multipliés.

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