Les PME veulent du reporting et ne pensent pas au Big Data


En matière d’analyse des données, les PME françaises sont encore loin de penser au Big Data et au Cloud. Elles veulent d’abord un reporting solide, simple à utiliser et qui leur disent où elles en sont en ce qui concerne leurs comptes.  Le mot statistique revient souvent, ce n’est pas très sexy mais c’est comme cela.

C’est la conclusion de l’étude menée par l’éditeur français d’outil de consolidation des données Report One. Le 15 octobre, Philippe Timsit, président de l’entreprise, et Jean-Baptiste Meral, directeur des marchés ont présenté à la presse le résultat d’une étude qu’ils ont mené auprès des PME de moins de 500 personnes, afin de connaître leurs attentes en matière de décisionnel. Report One a interrogé 311 cadres dirigeants d’entreprise, décisionnaires ou utilisateurs, avec une forte proportion de directeurs informatiques. Les entreprises devaient déjà utiliser des solutions décisionnelles, que ce soit du Report One ou un autre produit.


« Les PME veulent gagner en simplicité et en autonomie par rapport à l’informatique » retient Jean-Baptiste Meral. « Côté vocabulaire, elles n’utilisent pas de termes comme B.I., Business Intelligence, Big Data ou Cloud. Elles veulent des statistiques, consolider leurs données, extraire, analyser et du reporting. »

Comment ces entreprises s’équipent-elles ? A 43% c’est en écoutant leur distributeur, qui a déployé dans l’entreprise le logiciel de comptabilité ou de paie. Et à 23% c’est le bouche à oreille qui les convainc. Les salons professionnels ne pèsent pas lourd avec seulement 1% des prises de décision.

Les PME sont également en attente d’une gestion de la confidentialité des données afin que tout le monde ne puisse pas accéder aux informations. Elles veulent que l’utilisateur soit autonome. Les usages concernent la finance, le commerce et le marketing.

« Les termes sont simples : statistiques et tableaux de bord, » reprend Philippe Timsit. Il y a beaucoup de besoins sur la collecte de données et leur qualité. « Nos consultants et nos revendeurs sont formés pour sortir des chiffres dès la première journée sous la pression du client car celui-ci veut que cela aille vite et qu’il a déjà pu subir des projets qui durent trop longtemps » relate le président. « Or la mise en place de  Report One peut montrer que sa comptabilité n’est pas à jour. On voit par exemple qu’il manque des factures, et qu’il n’est plus possible de juste entrer un chiffre dans Excel pour les remplacer » décrit-il.

Au global, les entreprises veulent connaître ce qui se passe qu’il s’agisse des comptes, de la gestion commerciale, des stocks et d’un peu de CRM. Le coût de la solution est de 15 000 à 20 000 € pour une mise en œuvre sur 8 à 15 jours. Il faut également procéder à un nettoyage des données.  Côté ROI, pour 25% des répondants, on gagne de 1 à 3 jours homme par mois grâce à Report One. Cela donne un ROI en 5 à 6 mois.« Une fois que les données sont à jour, les relances clients peuvent être gérées directement par les commerciaux, ce qui libère du temps pour le comptable » pointe Philippe Timsit.

L’évolution vers le mode Saas est un enjeu à venir. Les distributeurs de Report One sont peu motivés. « Il faut que nous trouvions un mode de rémunération qui leur permette de récupérer en 6 mois leur niveau de rémunération classique » avance Philippe Timsit. Jean-Baptiste Marel note cependant que dans les PME, les entrepreneurs veulent construire leur capital et qu’ils préfèrent acheter leurs outils que les louer en mode Saas.

Côté concurrence,  « Report One a les mêmes fonctions de consolidation qu’un Business Object ou qu’un Cognos, mais avec zéro technicité pour l’utilisateur. Business Object et Cognos, ce sont des produits élaborés mais des dinosaures » estime le président de Report One. « Ces solutions sont citées avec des reproches par les PME. »  Il poursuit : « on ne rencontre jamais la concurrence de l’Open Source, tel que Pentaho ou JasperSoft . Ces outils sont trop techniques pour des PME. » Quant aux généralistes comme Talend ou Qlikview, il estime qu’ils ne sont pas assez transverses, et qu’il n’y a pas de collecte de données mise en avant chez Qlikview. Enfin, il y a des produits en mode Saas comme CaptainDash, pour la visualisation de données, mais ils sont émergents.

Report One a été créé en 2001. L’éditeur, dont la recherche et le développement sont situés à Albi, s’appuie désormais sur un réseau de 400 distributeurs dans l’hexagone. Il annonce 3500 entreprises clientes et 20 000 utilisateurs. Il emploie 44 collaborateurs pour 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012. Les distributeurs pour leur réalisent 12 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit trois fois plus, à partir de la vente de l’outil Report One lui-même et des services associés.

Photo, de gauche à droite, Philippe Timsit. et Jean-Baptiste Marel.