Les outsiders du numérique ont la rage au forum des banlieues actives


C’est l’énergie qui s’est exprimée lors du premier forum national des banlieues actives et numériques qui s’est déroulé à Asnières le 21 novembre. Les intervenants ont témoigné de l’envie des banlieues en matière de création d’entreprise grâce au numérique.

Le numérique donne une seconde chance mais pour autant les banlieues souffrent toujours de leur éloignement des réseaux de financement de l’entrepreneuriat et de l’éclatement des acteurs aidant au développement de cette filière.  Certaines interventions ont marqué plus que d’autres dans le théâtre qui hébergeait l’événement, un lieu glacé et injustement dégarni au vu de la qualité des intervenants.

La rage dans les banlieues


Pour Tomas Fellbom, président de Yump (Young Urban Mouvement Project), un Suédois parlant le français sans accent: « il y a de la rage dans les banlieues. Nous travaillons avec Microsoft, Altran et Mercuri Urval. Ils financent les initiatives. Il faut sortir de chez soi. Les jeunes sont notamment accompagnés par Microsoft afin de savoir comment se servir d’Excel ou pour faire un pitch. »

Il a travaillé avec Mercuri Urval afin de sélectionner les bons profils d’entrepreneurs, pour autant il ne regarde pas quel est le parcours scolaire et universitaire des personnes sélectionnées. « Nous ne regardons que la personnalité » a-t-il souligné.

Luc Bretones, président de l’association Orange Solidarité Numérique, a rappelé qu’il y a actuellement 30 000 postes de développeurs logiciels non pourvus en France. « On est à la puberté d’internet, on a en même temps 180 000 décrocheurs précoces dans le système éducatif. Il y a quelque chose à réinventer. Mon enfant a 10 ans. Il s’est mis tout seul il y a six mois à apprendre à coder via un site Web [NDLR :https://www.khanacademy.org/  ?] . Il connaît html, Python, CSS, … » Pour lui, l’école semble un peu décalée, démodée.

Il faut l’allotissement des contrats

Alain Dolium, chef d’entreprise, membre de l’UDI en charge de la démocratie, des TIC et de la jeunesse, a rappelé les conditions du succès de la création d’entreprise : « il faut des contrats. Rencontrer le patron de Microsoft ou de Cisco, c’est bien. Mais il faut l’équivalent d’un Small Busines Act à la française, appelez-le comme vous voulez, mais il faut qu’il y ait un allotissement des contrats, ce que l’on veut c’est des contrats pour les petites entreprises » a-t-il martelé. Il a été chaudement applaudi. Il a ajouté, attaquant les politiques, « La politique pour moi c’était un logiciel de transformation de la société. Or ce logiciel politique est buggé. C’est un logiciel propriétaire. Il faut dire aux politiques qu’ils ne connaissent pas les nouvelles lignes de code. »

Un anglais pathétique …

Photo, de gauche à droite : Adrien Aumont de Kisskissbanbank, Luc Bretones de l’association Orange solidarité numérique, Tomas Fellbom de Yump, Alain Dolium de l’UDI, Stéphanie Mestrallet de Planet Finance, Anne Dhoquois et Marcela Perez de Banlieues Créatives. 

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