Les 10 commandements de l’ère numérique, selon Douglas Rushkoff


3ème commandement : le choix 

 « Le monde numérique est biaisé par le choix, car tout doit être exprimé selon les termes entiers, binaires, d’un langage symbolique. Et, en retour, cela induit des choix contraints que nous effectuons dans la sphère numérique ». La citation est un peu longue, mais elle souligne la prégnance du diktat numérique dans un monde de consommation qui vise à encourager les décisions manichéennes.


Nos choix encadrés par des programmes

Notre capacité à nous auto-déterminer est désormais conditionnée à l’algorithme : « nous ne faisons pas des choix parce que nous le voulons, mais parce que les programmes l’exigent ». Le règne du choix évolue dans un monde d’options qui favorise la confusion et la complexité. C’est presque un appel à la désobéissance qui est lancé- là ! Avoir le choix de ne pas choisir sans pour autant avoir la sensation de renoncer à quoi que ce soit.

Car le choix donne l’illusion de la liberté, d’autonomie et de démocratie alors qu’il ne fait que nous asservir. « Et plus nous faisons de choix, ou sommes forcés à en faire, plus nous espérons que nos attentes seront comblées. Mais en réalité, nos choix tendent à nous rendre moins concernés, plus obsédés, moins libres et plus contrôlés ».

Il faut oser refuser ce que le marketing propose

C’est le choix qui encourage à transformer nos décisions en matière premières à des fins d’exploitation marketing partant du principe que « le choix consiste moins à donner aux gens ce qu’ils veulent, qu’à accepter ce que le donneur de choix cherche à vendre » ! Plus nous nous conformons dans cette logique de choix, plus nous devenons prévisibles pour la machine. Aussi « décider de ne pas choisir, n’est pas mortel. Au contraire, c’est même l’une des rares choses qui distingue la vie de son imitation numérique » !

4ème commandement : la complexité, née du numérique

Cette partie de l’ouvrage m’a fait penser aux écrits de Alain Berthoz sur la simplexcité à ceci près que l’accent est mis sur l’asymétrie entre notre compréhension du monde technologique et notre capacité d’arbitrage: « Plus nos technologies deviennent complexes, plus leurs processus de prise de décisions deviennent impénétrables ».

Cette assertion, fondamentale, est portée par ceux qui vivent au quotidien le stress d’une impossible maîtrise de la « chose numérique ». « La technologie est là pour nous servir: donc pourquoi n’est-elle pas au fait de ce que nous voulons? ». La confusion est telle qu’elle engendrerait une amputation de nos «capacités de perception ».

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