Le PDG de Cisco prédit deux disparitions parmi Oracle, Microsoft, HP et IBM


Le numéro un mondial des routeurs IP annonce la disparition de deux acteurs dans le Top 5 des fournisseurs en technologies de l’information d’ici cinq ans. Le secret pour exister de manière significative dans le futur sera d’accélérer la transformation et de penser technologie d’abord.

« Vous allez voir une consolidation brutale, brutale, dans l’industrie des technologies de l’information » a annoncé John Chambers, PDG de Cisco lors de son intervention durant l’événement Cisco Live organisé à San Francisco, du 20 au 22 Mai. Il a pris la parole durant plus d’une heure devant une salle comble, le mardi 20 Mai.


Seulement deux ou trois survivront

« Dans le top 5 des acteurs de l’IT, seulement 2 ou 3 d’entre nous auront une présence significative d’ici 5 ans » a-t-il précisé. Cette consolidation ne prendra pas la forme d’une combinaison entre acteurs, « mais ce sera plutôt un jeu de chaises musicales » déclare le charismatique leader de Cisco, qui est à la tête de l’entreprise depuis 19 ans.

Afin d’illustrer ses propos, il a affiché un peu plus tard dans sa présentation l’évolution des chiffres d’affaires trimestriels du Top 5, c’est-à-dire Cisco, HP, IBM, Oracle et Microsoft, depuis 2011. « HP et IBM n’ont pas de croissance de leur chiffre d’affaires depuis deux à trois ans. C’est une consolidation brutale » pointe-t-il.

HP et IBM - Cisco - BF

Toujours assez satisfait de lui-même, il estime pour sa part que Cisco a bien su rebondir. Il souligne également que la vitesse du changement est en train d’accélérer. « La vitesse du changement est deux fois plus rapide qu’il y a trois ans, si je prends l’exemple de Cisco, et nous allons répéter ce processus dans les cinq ans qui viennent » annonce-t-il.

2018 - Cisco - BF

John Chambers aura montré comment depuis 20 ans il a toujours su vaincre sa concurrence. « Quand nous sommes entrés dans le business de la téléphonie, en même temps qu’Alcatel, Ericsson, Lucent et Nortel, on nous a dit que nous n’y connaissions rien. Notre part de marché est de 65% » s’est-il félicité.

De même,  il y a trois ans, « la concurrence c’était Huawei et Avaya » rappelle-t-il. « Mais personne ne mange notre déjeuner » a-t-il insisté. « Nous savons que nous devons changer. Quant à nos concurrents d’il y a 15 ans, ils ont disparu, c’était Welfleet, Cabletron, … » énumère-t-il.

John Chambers voit donc Cisco toujours présent en 2018. Mais il met des points d’interrogation autour de HP, Intel, Dell, SAP, Oracle, Microsoft et Oracle, et il souligne la montée en puissance des produits en marque blanche.

Accélération des cycles de conception

Le changement arrive désormais à un rythme nettement plus soutenu. Il en veut pour preuve l’accélération des cycles de conception  et de mise sur le marché des propres produits de Cisco. « Il ne nous a fallu qu’un an et non trois ans pour développer notre station de visioconférence, commercialisée pratiquement au prix d’un PC de bureau, » illustre-t-il.

Il aura également illustré cette obsession de la disparition des entreprises et de la nécessité de changer. « Sur la liste des entreprises du Fortune 500 d’il y a 25 ans, il n’en reste plus qu’un quart qui soit toujours présent dans cette liste » a-t-il rappelé. « 90% des grands entreprises connaîtront une crise financière majeure dans les 15 ans qui viennent, et seulement 10% y résisteront. Et enfin, seulement un tiers de nos entreprises existera d’une manière significative dans 25 ans » annonce-t-il.

Un achat de startup sur trois échouera

Comment réussir dans une telle concurrence ? Il y a trois moyens pour réussir, indique le PDG. « Faites le vous-même, passez des partenariats et faites des acquisitions » liste-t-il. Sur les 18 derniers mois, Cisco a ainsi réalisé 5 acquisitions de startups. « Une acquisition sur trois va toujours échouer. Si je savais laquelle, je n’achèterais pas » sourit-il.

Enfin, il se réjouit que toutes les entreprises soient en train de devenir des entreprises de technologie. « Vous êtes d’abord une société de technologie, et ensuite un distributeur, idem vous êtes d’abord une société de technologie, et ensuite une banque. Les leaders inspirés ont compris cela ! » a-t-il conclu.

Photo, John Chambers le 20 Mai 2014 à San Francisco. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *