Le lobbying retors de Google dénoncé par une organisation au financement opaque


Cherchez d’où vient l’argent et ça va finir par se voir. C’est ainsi que l’on peut résumer l’attaque contre Google menée par l’organisation CfA (Campaign for Accountability), dans un rapport publié le 19 juillet.

Rémunérés directement ou indirectement


Google est présenté comme particulièrement retors et manipulatoire quand il s’agit de faire passer ses idées. Selon CfA, les intervenants de certaines conférences universitaires et gouvernementales qui traitent de sujets critiques pour Google sont fréquemment liés financièrement à Google sans que cela se sache.

L’organisation estime que des speakers universitaires ou des experts en apparence indépendants sont rémunérés par Google pour défendre les points de vue de Google comme s’ils étaient les leurs, ce qui amène les régulateurs américains à penser que la position de Google est la bonne.

L’organisation prend en compte trois conférences en tout, une organisée par la toute puissante FTC (Federal Trade Commission), une par la George Mason University (GMU), et une par Princeton University pour discuter de sujets critiques pour Google tels que la vie privée et les pratiques anticoncurrentielles.

Liens financiers avec Google

Résultat, plus de la moitié des intervenants à la conférence PrivacyCon – 22 sur 41 – organisée par la FTC étaient financés par Google, de manière directe ou indirecte. Plus de la moitié des recherches présentées – 11 sur 19 – avait un auteur qui avait des liens financiers avec Google.

Sur la conférence GMU, 4 des 5 speakers sur la table ronde sur les enquêtes anti trust de Google étaient financés par Google. Enfin, 5 des 7 intervenants à l’université de Princeton sur l’atelier sur la vie privée recevaient un soutien de Google.

De même, selon GfA, les universitaires qui jouent un rôle important dans le débat politique en ce qui concerne la vie privée sur internet sont financés par Google. Par exemple, Lorrie Cranor, est la responsable technique en chef de la FTC.

Avant de travailler pour la FTC, elle était professeur d’informatique et de politique publique à l’université de Carnegie Mellon. Elle a reçu personnellement 250 000 $ de Google en bourse de recherche, et a partagé 400 000 $ de bourse de Google avec deux autres chercheurs de Carnegie Mellon, selon CfA.

Un leadership technique orienté

L’organisation CfA souligne le rôle important de Lorrie Cranor lors de la conférence organisée par la FTC. Elle a conclu la conférence et elle a co-écrit une des recherches présentées. Elle avait co-écrit avec notamment un employé de Google une seconde recherche qui n’avait pas été acceptée.

CfA pointe que le précédent responsable technique en chef de la FTC, Ed Felten, avait été financé par Google en 2010 lorsqu’il travaillait sur la vie privée à l’université de Princeton.  En conclusion, selon CfA, « les politiques publiques devraient être informées par des recherches non biaisées, en ayant le consommateur en tête. A la place, la FTC semble s’appuyer sur des chercheurs payés par l’industrie. »

La force de l’attaque contre Google est telle que certains se sont demandés qui finance CfA qui se présente comme une organisation sans but lucratif. En résulte un méli mélo d’où il apparaît que le financement de CfA serait assuré actuellement par New Venture Fund, lui-même financé entre autres par les fondations de Bill et Melinda Gates et de William and Flora Hewlett à hauteur de respectivement 94 millions de dollars et de 17 millions de dollars.

Projet récent

Ce travail de recherche a été mené par le site Web Siliconbeat.  Il leur a fallu devenir membre de l’organisation CfA via un don, pour avoir accès à l’ensemble des membres. L’orientation de New Venture Fund était jusqu’il y a peu l’éducation et le développement au sens large, c’est à dire le genre de projets soutenus jusqu’alors par la fondation Gates.

Le projet CfA apparaît comme récent, février 2016 a priori, et se focalise sur la transparence de la vie publique. CfA annonce faire parti de Hopewell Fund et non de New Venture Fund. Or, Siliconbeat rappelle que le président de New Venture Fund a annoncé lui-même la création de Hopewell Fund en 2015. Ce même président de New Venture Fund a précisé hier que les fondations Gates et Hewlett ne font pas partie des donateurs de Hopewell Fund.

 

 

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