L’Autorité de la concurrence s’inquiète de l’intégration verticale des géants du Web


L’Autorité de la concurrence veille à ce que le consommateur ne devienne pas prisonnier de l’écosystème d’un géant du Web, qu’il s’agisse de Google, Facebook, Amazon ou Apple. C’est ce qu’a souligné Bruno Lasserre, Président de l’Autorité de la concurrence à l’occasion d’une table ronde organisée par l’Udecam (lUnion des entreprises de conseil et d’achat média), le 4 septembre 2014 à Paris.

Des géants sans rivaux

« Les pouvoirs de marché sont faits pour être contestés » rappelle Bruno Lasserre. « Or, les géants d’internet comme Google semblent sans rivaux » admet-il. Dès lors, le président de l’Autorité de concurrence constate qu’il y a un vrai enjeu de société.


«  Le vrai problème est celui de l’intégration verticale de ces géants, d’écosystèmes dont on est prisonnier une fois que l’on en a choisi un, sans pouvoir aller de l’un à l’autre » déclare Bruno Lasserre. Que peut faire une autorité de la concurrence nationale aux moyens forcément limités face à la puissance des géants du web ?

N’ayez pas peur 

« Il faut y aller et ne pas avoir peur. Les régulateurs nationaux doivent intervenir. Nous avons été les premiers à enquêter sur Google. Il faut être réactif dans les temps du marché » répond le président.

Dans certains cas, l’Autorité peut également soit remonter au niveau européen soit s’associer aux 27 autres autorités de la concurrence européenne. «  En ce qui concerne la mise en avant par Google de ses propres services, nous sommes passés par l’Europe pour faire durcir les termes de l’accord. Et dans le cas de l’enquête sur Booking.com et Expedia qui imposent aux hôteliers de ne pas vendre moins cher que sur leurs plateformes, nous nous associons aux autres autorités, car c’est un frein à la concurrence » conclut-il.

L’Autorité de la concurrence emploie 180 personnes avec un budget de fonctionnement de 20 millions d’euros, et dispose d’un pouvoir de sanction.

Photo : Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence, le 4 septembre 2014. 

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