L’agence pour l’informatique financière de l’État (AIFE) est un navire sans cap pour ses 140 agents et ses 80 millions d’euros de budget. Depuis six ans qu’elle a livré le projet Chorus en 2012 et qu’il n’y a plus que la maintenance à assurer, l’agence se cherche une utilité.
« Elle évolue au gré de projets, dont elle est le plus souvent à l’origine » constate la Cour des comptes. Une situation reconnue par le ministre responsable, Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics. Il reconnaît qu’il faut s’interroger sur les nouveaux projets à mettre en œuvre au sein de l’agence. Il a confié une mission à l’inspection générale des finances. « Sur la base de ses conclusions, le positionnement de l’agence et sa gouvernance seront éventuellement ajustés » conclut-il.
Un navire sans cap ?
Le portail de facturation électronique Chorus Pro, qui concernera toutes les entreprises facturant au secteur public (soit près d’un million d’entreprises) d’ici 2020, c’est quoi alors ? De la roupie de sansonnet ?
Comment peut-on être assez mal informé pour réduire l’activité de l’AIFE à un projet datant de 2012 en minimisant tout ce qui a suivi ?
Quant à sous-entendre que l’agence héberge 140 inutiles, un simple calcul devrait permettre de dissiper ce malentendu : environ 35 000 utilisateurs de Chorus (le fameux projet de 2012) + environ 70 000 entités publiques utilisatrices de Chorus Pro + environ 1 million d’utilisateurs « entreprises » de ce même Chorus Pro = 1,1 millions d’utilisateurs des outils AIFE (au minimum), soit 1 agent de l’AIFE pour 7 900 personnes.
A comparer avec un policier pour 300 habitants en France … Je vous laisse faire le calcul avec les professeurs, les infirmiers, etc.
Il est donc patent que cette présentation des choses est caricaturale, biaisée, et surement motivée par des intérêts « politiques » davantage que par l’intérêt général.