Gemalto choisit Thales pour être racheté

Patrice Caine, PDG de Thales

Gemalto préfère être racheté par Thales plutôt que par Atos pour constituer un leader de la sécurité informatique. C’est ce que les deux sociétés annoncent aujourd’hui. Thales propose une valeur de 51 € par action en numéraire, contre 46 € proposé par Atos.

Accord des conseils d’administration

Contrairement à la proposition d’Atos, les conseils d’administration de Gemalto et Thales manifestent leur pleine adhésion au projet de rachat. Gemalto ne ferme toutefois pas la porte à une offre supérieure. Il détaille la procédure qui sera suivie dans ce cas. Si Thales n’était au final pas retenu, il recevrait 60 millions d’euros.


Quoiqu’il en soit, le projet de Thales semble mieux ménager les susceptibilités du management de Gemalto. Dans le cadre du rachat par Thales, Gemalto continuerait d’opérer sous sa propre marque, en tant qu’une des sept activités mondiales de Thales, consacrée à la sécurité digitale. Philippe Vallée, l’actuel directeur général de Gemalto prendrait la tête de cette nouvelle activité. On peut s’interroger sur ce maintien à l’identique de la structure de l’entreprise et de son management au vu des difficultés qu’elle rencontre actuellement et qui amènent à ce rachat.

L’ensemble combiné emploiera plus de 28 000 ingénieurs et 3 000 chercheurs. Thales n’anticipe pas de suppressions d’emplois qui résulteraient de cette opération. De plus, Thales s’engage à préserver l’emploi dans les activités françaises de Gemalto au moins jusqu’à fin 2019. Aucune garantie n’est toutefois offerte aux employés concernés par l’actuel plan social chez Gemalto.

« Nous partageons les mêmes valeurs »

« J’ai la conviction que l’arrivée de Gemalto au sein de Thales est le choix le plus porteur et le plus pertinent pour notre entreprise, ses collaborateurs, ses clients, ses actionnaires et ses autres parties prenantes« , affirme Philippe Vallée, DG de Gemalto.  « Nous partageons les mêmes valeurs. Gemalto pourra poursuivre son projet industriel, accélérer son développement et réaliser sa vision de la sécurité numérique dans cette nouvelle configuration« , poursuit le dirigeant. Gemalto intégrerait les actifs digitaux de Thalès et deviendrait l’activité de sécurité digitale du nouveau groupe au niveau mondial.

« Nous avons de grandes ambitions fondées sur une vision partagée de la transformation numérique de nos métiers et de nos clients, » déclare pour sa part Patrice Caine, PDG de Thales. Il estime que le rachat bénéficiera à l’innovation et à l’emploi tout en respectant les enjeux de souveraineté liés aux technologies stratégiques.

« Nous avons un immense respect pour les succès technologiques de Gemalto et nos deux groupes partagent un même ADN et une même culture, » insiste le PDG. « J’accueille chaleureusement les 15 000 employés de Gemalto au sein de notre groupe. En unissant leurs talents, Thales et Gemalto créent un leader mondial de la sécurité numérique« , annonce-t-il.

1 milliard d’euros d’acquisition en Big Data et I.A.

Sur les trois dernières années, Thales rappelle qu’il a investi 1 milliard d’euros dans la connectivité, la cybersécurité, le big data et l’intelligence artificielle, via l’acquisition de Sysgo, Vormetric et Guavus. Le rachat de Gemalto renforcerait l’offre numérique de Thales sur ses 5 marchés : aéronautique, espace, transports terrestres, défense et sécurité. Cette nouvelle activité représenterait environ 20% du chiffre d’affaires de Thales et se classerait parmi les trois principaux acteurs mondiaux avec 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le marché de la sécurité numérique.

Thales pourra ainsi assurer une solution complète pour sécuriser l’ensemble de la chaîne de décision critique dans un environnement numérique, de la génération de données par des capteurs, l’IoT, jusqu’à la prise de décision en temps réel. Par l’acquisition de Gemalto, Thales augmenterait de 3 milliards d’euros le chiffre d’affaires de ses activités numériques.

Thales estime que ce rapprochement générera en rythme de croisière des synergies annuelles de coût avant impôt comprises entre 100 millions d’euros et 150 millions d’euros en 2021, ainsi que des synergies de revenus significatives.

 

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