E.Leclerc s’associe à Google pour les courses vocales

E.Leclerc se met dans les pas de Carrefour et de Monoprix

Le commerce vocal a le vent en poupe. Le distributeur E.Leclerc lance son assistant de courses vocal développé avec Google. Le nouveau service est baptisé « mémo courses ». Se faisant, E.Leclerc se met dans les pas de Carrefour et de Monoprix, déjà adeptes de Google, rival d’Amazon, leur redoutable concurrent sur internet, et de sa plateforme vocale Alexa.

On remplit sa liste de courses vocalement

Désormais, en prononçant devant son enceinte Google Home ou son smartphone la phrase « OK Google, je veux parler à E.Leclerc« , on ajoute des produits à sa liste de courses. Cet assistant est disponible soit via une enceinte Google Home, soit par le biais de l’application Google Assistant disponible sur smartphone.


On crée un mémo dans son espace client

Pour le client qui dispose d’un compte E.Leclerc, il s’agit de dicter à l’assistant vocal les produits dont il a besoin. Par exemple : tomates, dentifrice, eau, … et ceux-ci sont ajoutés à son « Mémo Courses ». Celui-ci est accessible dans l’espace personnel des clients des sites ou applications E.Leclerc Drive ainsi que sur le site parisien de livraison à domicile E.Leclerc chez moi.

E.Leclerc souligne qu’il s’agit d’un premier pas avant d’autres usages à venir. La prochaine étape est la constitution de son panier « Drive E.Leclerc » par la voix. En complément au « mémo courses », un service vocal complémentaire sera proposé sur Google Home au 1er trimestre 2019 : le panier Drive E.Leclerc.

Une sélection de produits qui tient compte des habitudes d’achat

Il sera possible de l’alimenter par la voix, en plus de l’interface classique, et de conjuguer les deux. Les produits nommés par le consommateur seront transformés en « références produits », sur la base de son historique d’achat quand celui-ci existe. Par exemple, si un consommateur a pour habitude de sélectionner un produit vaisselle d’une marque nationale dans un format précis, ce sera ce produit de cette marque et à ce format qui lui sera proposé dans son panier « Drive E.Leclerc ».

Le patron de E.Leclerc sollicite l’avis de ses clients

Face à ce décollage prévu du commerce vocal, Michel Edouard Leclerc, patron du groupe a sollicité le sentiment de ses clients sur cette innovation et retient trois points majeurs. Côté technologie, il ne note pas de rejet de la solution, même si d’autres questions se posent.

Globalement, les personnes qui ont répondu au dirigeant trouvent le service innovant. Elles sont plutôt partagées entre celles qui adhèrent sans hésiter à l’utilisation future de l’outil et celles qui trouvent l’outil intéressant mais inadapté à leurs besoins. Donc a priori, il n’y a pas de réels technophobes dans mes followers, constate Michel Edouard Leclerc.

Absence d’atteinte à la sociabilité

Il relève que nombreux sont ceux qui évoquent l’atteinte à la sociabilité que représenterait cette nouvelle option. « Cet argument me laisse un peu sceptique. Les appli ou les sites internet ne sont-ils pas tout autant des freins à la sociabilité que la Google Home ? » demande-t-il.

On commandera ses courses depuis son canapé

« Commander ses courses avec votre voix depuis votre canapé ne vous empêche pas d’aller voir des amis ou de visiter une expo…en tous les cas pas plus que de surfer sur votre tablette depuis le même canapé. Pas d’accord ? » interroge-t-il.

La question principale concerne la data. « C’est « LA » question récurrente » reconnaît Michel Edouard Leclerc. « E.Leclerc n’ouvre-t-il pas la boîte de Pandore ? Que vont devenir mes datas ? Google va-t-il savoir ce que je commande ?… La préoccupation RGPD est une question sensible chez les membres de LinkedIn, et je n’en suis pas étonné ! » présente le dirigeant.

Pas d’échanges de données avec Google

Il est catégorique sur ce sujet. « Je peux vous dire qu’il n’y a pas d’échange de datas entre Google et Leclerc via ce nouveau service. Pour faire simple : quand vous direz « OK Google, je veux parler à Leclerc », vous entrerez alors dans l’univers fermé d’E.Leclerc, et seule notre enseigne saura ce que vous voulez commander » veut-il rassurer.

L’application vocale fonctionne comme une application mobile

Il pointe que le fonctionnement est similaire à celui d’une application sur son smartphone. On la télécharge via le store de Google ou d’Apple, ensuite tout ce qui est fait dans l’application ne regarde que le propriétaire de l’application, pas le propriétaire du store.

L’optimisme de Michel Edouard Leclerc n’est pas partagé par Rand Hindi, PDG et co-fondateur de la startup Snips qui délivre des solutions de reconnaissance vocale indépendantes de celles des Gafa. Pour lui,  la voie suivie par des sociétés comme E.Leclerc correspond à « devenir des satellites d’Amazon ou Google en acceptant ainsi les conséquences affectant l’indépendance et la souveraineté de leur marque et même leur entreprise, étant donné que les GAFA connaîtront tout des comportements et des préférences de leurs clients et aussi contrôleront leur voix, données très sensibles. »

Le distributeur E.Leclerc dispose de 681 magasins en France. L’enseigne a réalisé un chiffre d’affaires de 37,3 milliards d’euros (hors carburant) en 2017. L’enseigne détient une part de marché de 20,4 %.

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